Le chiffre noir de la délinquance : Les enquêtes de victimation et de délinquance auto-déclarée.

L'intérêt des statistiques policières est très controversé car il est certain que la délinquance qu'elles enregistrent, diffère de la délinquance « réelle ». En effet, elles ne peuvent pas déceler tous les vols, bagarres, trafics, ....etc. qui ont lieu.

Il existe ainsi un « chiffre noir » de la délinquance non répertoriée. Le « chiffre noir » correspond à la différence entre le nombre d'infractions commises et le nombre d'infractions répertoriées dans les statistiques des services de police et de gendarmerie au niveau national.

En effet, la mise en cause d'un mineur ne peut être réalisée qu'à la suite de l'élucidation d'un crime ou d'un délit et donc de son interpellation et de son audition par procès-verbal avec un recueil d'indices attestant de sa participation à la commission du fait pénal. Or, il existe de nombreux « filtres » entre la commission d'une infraction par un mineur et sa mise en cause. Il faut d'abord que la victime porte plainte, ce qui est loin d'être toujours le cas, que l'infraction soit signalée au parquet, enfin que le parquet prononce la poursuite de l'infraction et que celle-ci soit élucidée.

En conséquence, les statistiques fournies par la police et la gendarmerie fournissent plus une mesure de l'activité de leurs services qu'une mesure de la délinquance réelle.  

Pour tenter de résoudre le problème, il est possible de faire des enquêtes de victimation ou de « délinquance autodéclarée » dans les deux cas, on demande directement aux enquêtés s'ils ont commis des actes de délinquance ou s'ils en ont été victimes. Ces types de sondages se développent en France depuis les années 1990 mais ils ont aussi leurs propres limites : en particulier l'anonymat garanti par les enquêteurs ne suffit pas toujours à inciter les délinquants à révéler leurs actes.

Plus précisément, l'enquête de victimation désigne une technique assez simple dans son principe : interroger des gens, échantillonnés de façon à représenter la population d'un pays, d'une région, d'une ville, sur les infractions dont ils ont été victimes. Elles sont une source d'information complémentaire et indépendante sur les phénomènes de délinquance et de violence, à côté des statistiques officielles fournies par l'administration.

Les études de « délinquance autodéclarée » sont un outil essentiel. Les enquêtes de ce type sont utiles pour savoir quelle proportion des jeunes a commis au moins un délit et lequel (avec ou sans violence, ...etc.), si le nombre de ces actes a changé dans le temps, s'il existe des variations suivant le milieu socio-économique, le sexe, l'origine ethnique, à quel moment du cycle de vie les comportements apparaissent et à quel moment ils sont le plus fréquents. 

Ainsi, ces enquêtes permettent d'une part, de mieux connaître le fameux « chiffre noir » de la délinquance ou de la criminalité, et d'autre part, d'étudier la relation entre risque de victimation et délinquance.

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